En plus de Rochefort, Milady dispose d’une armée de cartes adversaires qu’elle placera sur la route des Mousquetaires, pour
les missions à Paris ou au Louvre.
Milady dispose usuellement d'une force 2 ou 3 à répartir lors de ces missions, exceptionnellement 4 (sur la carte Paris
"Message pour la Reine").
Les adversaires de Force 1 sont assez rares (3 sur les 12) et rapportent peu aux Mousquetaires (1 pistole).
Boisrenard et Lubin pourront ainsi disparaître rapidement dans les premiers duels (où ils sont les plus effrayants alors que les Mousquetaires sont peu
équipés).
"... D’Artagnan frappa sur l’épaule du chef :
« Ne boirai-je pas à votre santé et vous à la mienne ? dit-il, en remplissant deux verres du vin de Beaugency
qu’il tenait de la libéralité de M. Bonacieux.
– Ce sera bien de l’honneur pour moi, dit le chef des sbires, et j’accepte avec reconnaissance.
– Donc, à la vôtre, monsieur… comment vous nommez-vous ?
– Boisrenard.
– Monsieur Boisrenard !
– À la vôtre, mon gentilhomme : comment vous nommez-vous, à votre tour, s’il vous plaît ?
– D’Artagnan.
– À la vôtre, monsieur d’Artagnan !
– Et par-dessus toutes celles-là, s’écria d’Artagnan comme emporté par son enthousiasme, à celle du roi et du
cardinal. »
Le chef des sbires eût peut-être douté de la sincérité de d’Artagnan, si le vin eût été mauvais ; mais le vin
était bon, il fut convaincu."
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_9)
"...
– Laissez-moi passer !
– Vous ne passerez pas.
– Mon brave jeune homme, je vais vous casser la tête. Holà, Lubin ! mes pistolets.
– Planchet, dit d’Artagnan, charge-toi du valet, je me charge du maître. »
Planchet, enhardi par le premier exploit, sauta sur Lubin, et comme il était fort et vigoureux, il le renversa les
reins contre terre et lui mit le genou sur la poitrine.
« Faites votre affaire, monsieur, dit Planchet ; moi, j’ai fait la mienne. »"
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_20)
Le dernier adversaire de niveau 1 est le Sbire qui sera un peu le choix de Milady par défaut:
- il ne reste plus qu'1 de Force pour compléter;
- il n'y a pas une carte embûche plus appropriée à jouer;
- il est souhaitable de placer un duel de plus pour ralentir les Mousquetaires (le plus coûteux est de devoir faire un
duel, pas la difficulté de celui-ci).
Milady aura ainsi grâce au Sbire toujours la possibilité de compléter la Force des missions même en fin de
partie.
Les adversaires de Force 2 sont les plus fréquents (6 sur les 12), ont tous une attaque à 3 dés et se compléteront
bien éventuellement avec une embûche (notamment Nemesis) ou un des précédents adversaires. Ces adversaires ont chacun leur petite spécificité:
- Bernajoux a une botte secrète, certes peu probable (mais du coup d'autant plus marquante);
- Biscarat ignore les bottes des Mousquetaires, et sera utile si les Mousquetaires ont par trop abusé de
cette amélioration;
- Brisemont relance un dé au premier tour et pourra alors s'adapter, notamment espérer une attaque
supplémentaire sur le seuil de la défaite;
- Cahusac et son terrible Pistolet;
- Jussac qui grignote les points de vie des Mousquetaires (mais est le seul de Force 2 ou moins à
rapporter un jeton épopée);
- l'endurant Vitray qui pourrait gagner sur le fil...
"...
– Comment vous appelez-vous ?
– Bernajoux, pour vous servir.
– Eh bien, monsieur Bernajoux, dit tranquillement d’Artagnan, je vais vous attendre sur la porte.
– Allez, monsieur, je vous suis.
– Ne vous pressez pas trop, monsieur, qu’on ne s’aperçoive pas que nous sortons ensemble ; vous comprenez que pour
ce que nous allons faire, trop de monde nous gênerait.
– C’est bien », répondit le garde, étonné que son nom n’eût pas produit plus d’effet sur le jeune
homme.
En effet, le nom de Bernajoux était connu de tout le monde, de d’Artagnan seul excepté, peut-être ; car c’était un
de ceux qui figuraient le plus souvent dans les rixes journalières que tous les édits du roi et du cardinal n’avaient pu réprimer."
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_6)
"... Restaient Porthos et Biscarat. Porthos faisait mille fanfaronnades, demandant à Biscarat quelle heure il pouvait
bien être, et lui faisait ses compliments sur la compagnie que venait d’obtenir son frère dans le régiment de Navarre ; mais tout en raillant, il ne gagnait rien. Biscarat était un de ces
hommes de fer qui ne tombent que morts.
Cependant il fallait en finir. Le guet pouvait arriver et prendre tous les combattants, blessés ou non, royalistes ou
cardinalistes. Athos, Aramis et d’Artagnan entourèrent Biscarat et le sommèrent de se rendre. Quoique seul contre tous, et avec un coup d’épée qui lui traversait la cuisse, Biscarat voulait
tenir ; mais Jussac, qui s’était élevé sur son coude, lui cria de se rendre. Biscarat était un Gascon comme d’Artagnan ; il fit la sourde oreille et se contenta de rire, et entre deux
parades, trouvant le temps de désigner, du bout de son épée, une place à terre :
« Ici, dit-il, parodiant un verset de la Bible, ici mourra Biscarat, seul de ceux qui sont avec lui.
– Mais ils sont quatre contre toi ; finis-en, je te l’ordonne.
– Ah ! si tu l’ordonnes, c’est autre chose, dit Biscarat, comme tu es mon brigadier, je dois
obéir. »
Et, faisant un bond en arrière, il cassa son épée sur son genou pour ne pas la rendre, en jeta les morceaux pardessus
le mur du couvent et se croisa les bras en sifflant un air cardinaliste.
La bravoure est toujours respectée, même dans un ennemi. Les mousquetaires saluèrent Biscarat de leurs épées et les
remirent au fourreau."
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_5)
"... Le premier objet qui frappa la vue de d’Artagnan en entrant dans la salle à manger, fut Brisemont étendu par terre
et se roulant dans d’atroces convulsions.
Planchet et Fourreau, pâles comme des morts, essayaient de lui porter secours ; mais il était évident que tout
secours était inutile : tous les traits du moribond étaient crispés par l’agonie.
« Ah ! s’écria-t-il en apercevant d’Artagnan, ah ! c’est affreux, vous avez l’air de me faire grâce et
vous m’empoisonnez !
– Moi ! s’écria d’Artagnan, moi, malheureux ! moi ! que dis-tu donc là ?
– Je dis que c’est vous qui m’avez donné ce vin, je dis que c’est vous qui m’avez dit de le boire, je dis que vous avez
voulu vous venger de moi, je dis que c’est affreux !
– N’en croyez rien, Brisemont, dit d’Artagnan, n’en croyez rien ; je vous jure, je vous proteste…
– Oh ! mais Dieu est là ! Dieu vous punira ! Mon Dieu ! qu’il souffre un jour ce que je
souffre !
– Sur l’évangile, s’écria d’Artagnan en se précipitant vers le moribond, je vous jure que j’ignorais que ce vin fût
empoisonné et que j’allais en boire comme vous.
– Je ne vous crois pas », dit le soldat.
Et il expira dans un redoublement de tortures."
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_42)
"... Athos serait mort plutôt que d’appeler au secours ; mais il pouvait regarder, et du regard demander un appui.
D’Artagnan le devina, fit un bond terrible et tomba sur le flanc de Cahusac en criant :
« À moi, monsieur le garde, je vous tue ! »
Cahusac se retourna ; il était temps. Athos, que son extrême courage soutenait seul, tomba sur un
genou.
« Sangdieu ! criait-il à d’Artagnan, ne le tuez pas, jeune homme, je vous en prie ; j’ai une vieille
affaire à terminer avec lui, quand je serai guéri et bien portant. Désarmez-le seulement, liez-lui l’épée. C’est cela. Bien ! très bien ! »
Cette exclamation était arrachée à Athos par l’épée de Cahusac qui sautait à vingt pas de lui. D’Artagnan et Cahusac
s’élancèrent ensemble, l’un pour la ressaisir, l’autre pour s’en emparer ; mais d’Artagnan, plus leste, arriva le premier et mit le pied dessus.
Cahusac courut à celui des gardes qu’avait tué Aramis, s’empara de sa rapière, et voulut revenir à d’Artagnan ;
mais sur son chemin il rencontra Athos, qui, pendant cette pause d’un instant que lui avait procurée d’Artagnan, avait repris haleine, et qui, de crainte que d’Artagnan ne lui tuât son ennemi,
voulait recommencer le combat.
D’Artagnan comprit que ce serait désobliger Athos que de ne pas le laisser faire. En effet, quelques secondes après,
Cahusac tomba la gorge traversée d’un coup d’épée."
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_5)
"... Mais les deux rapières avaient à peine résonné en se touchant, qu’une escouade des gardes de Son Éminence,
commandée par M. de Jussac, se montra à l’angle du couvent.
« Les gardes du cardinal ! s’écrièrent à la fois Porthos et Aramis. L’épée au fourreau, messieurs !
l’épée au fourreau !
Mais il était trop tard. Les deux combattants avaient été vus dans une pose qui ne permettait pas de douter de leurs
intentions.
« Holà ! cria Jussac en s’avançant vers eux et en faisant signe à ses hommes d’en faire autant, holà !
mousquetaires, on se bat donc ici ? Et les édits, qu’en faisons-nous ?
– Vous êtes bien généreux, messieurs les gardes, dit Athos plein de rancune, car Jussac était l’un des agresseurs de
l’avant-veille. Si nous vous voyions battre, je vous réponds, moi, que nous nous garderions bien de vous en empêcher. Laissez-nous donc faire, et vous allez avoir du plaisir sans prendre aucune
peine.
– Messieurs, dit Jussac, c’est avec grand regret que je vous déclare que la chose est impossible. Notre devoir avant
tout. Rengainez donc, s’il vous plaît, et nous suivez.
– Monsieur, dit Aramis parodiant Jussac, ce serait avec un grand plaisir que nous obéirions à votre gracieuse
invitation, si cela dépendait de nous ; mais malheureusement la chose est impossible : M. de Tréville nous l’a défendu. Passez donc votre chemin, c’est ce que vous avez de mieux à
faire. »
Cette raillerie exaspéra Jussac."
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_5)
"...« Faites-moi venir Vitray, dit-il, et dites-lui de s’apprêter pour un voyage. »
Un instant après, l’homme qu’il avait demandé était debout devant lui, tout botté et tout éperonné.
« Vitray, dit-il, vous allez partir tout courant pour Londres. Vous ne vous arrêterez pas un instant en route.
Vous remettrez cette lettre à Milady. Voici un bon de deux cents pistoles, passez chez mon trésorier et faites-vous payer. Il y en a autant à toucher si vous êtes ici de retour dans six jours et
si vous avez bien fait ma commission. »
Le messager, sans répondre un seul mot, s’inclina, prit la lettre, le bon de deux cents pistoles, et
sortit.
Voici ce que contenait la lettre :
« Milady,
« Trouvez-vous au premier bal où se trouvera le duc de Buckingham. Il aura à son pourpoint douze ferrets de
diamants, approchez-vous de lui et coupez-en deux.
« Aussitôt que ces ferrets seront en votre possession, prévenez-moi. »"
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_14)
Les adversaires de Force 3 (avec 4 dès d'attaque) seront marquants dans leur effet et leur récompense:
- Cavois, dès le début de partie avec son point de vie supplémentaire, peut résister à de multiples
assauts (comme Rochefort);
- Laffemas, éventuellement dès le début (même si sa récompense est la plus juteuse), qui peut surprendre
grâce à sa botte secrète;
- La Houdinière sera utile en milieu ou fin de partie face à des Mousquetaires suréquipés.
"...
– Qu’y a-t-il donc ? demanda d’Artagnan.
– Oh ! je vous le donne en cent, monsieur, je vous le donne en mille de deviner la visite que j’ai reçue pour vous
en votre absence.
– Quand cela ?
– Il y a une demi-heure, tandis que vous étiez chez M. de Tréville.
– Et qui donc est venu ? Voyons, parle.
– M. de Cavois.
– M. de Cavois ?
– En personne.
– Le capitaine des gardes de Son Éminence ?
– Lui-même.
– Il venait m’arrêter ?
– Je m’en suis douté, monsieur, et cela malgré son air patelin.
– Il avait l’air patelin, dis-tu ?
– C’est-à-dire qu’il était tout miel, monsieur.
– Vraiment ?
– Il venait, disait-il, de la part de Son Éminence, qui vous voulait beaucoup de bien, vous prier de le suivre au
Palais-Royal.
– Et tu lui as répondu ?
– Que la chose était impossible, attendu que vous étiez hors de la maison, comme il le pouvait voir.
– Alors qu’a-t-il dit ?
– Que vous ne manquiez pas de passer chez lui dans la journée ; puis il a ajouté tout bas : « Dis à ton
maître que Son Éminence est parfaitement disposée pour lui, et que sa fortune dépend peut-être de cette entrevue. »"
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_25)
"La conversation tomba tout naturellement sur l’incarcération du pauvre homme. M. Bonacieux, qui ignorait que
d’Artagnan eût entendu sa conversation avec l’inconnu de Meung, raconta à son jeune locataire les persécutions de ce monstre de M. de Laffemas, qu’il ne cessa de qualifier pendant tout son récit
du titre de bourreau du cardinal et s’étendit longuement sur la Bastille, les verrous, les guichets, les soupiraux, les grilles et les instruments de torture."
(http://dxq.free.fr/thugian/ebookfr/Dumas-mousquetaires-2.pdf)
"... enfin, un tumulte si grand, que M. Le cardinal crut qu’il y avait émeute et envoya La Houdinière, son capitaine
des gardes, s’informer de ce qui se passait.
La chose fut racontée au messager avec toute l’efflorescence de l’enthousiasme.
« Eh bien ? demanda le cardinal en voyant La Houdinière.
– Eh bien, Monseigneur, dit celui-ci, ce sont trois mousquetaires et un garde qui ont fait le pari avec M. de Busigny
d’aller déjeuner au bastion Saint-Gervais, et qui, tout en déjeunant, ont tenu là deux heures contre l’ennemi, et ont tué je ne sais combien de Rochelois.
– Vous êtes-vous informé du nom de ces trois mousquetaires ?
– Oui, Monseigneur.
– Comment les appelle-t-on ?
– Ce sont MM. Athos, Porthos et Aramis.
– Toujours mes trois braves ! murmura le cardinal. Et le garde ?
– M. d’Artagnan.
– Toujours mon jeune drôle ! Décidément il faut que ces quatre hommes soient à moi. »"
(http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires/Chapitre_47)
Le cruel dilemme de Milady dès le début de la partie sera de placer ou non des adversaires coriaces tant que les
Mousquetaires ne sont pas équipés (mais qui peuvent aussi rapporter pas mal de pistoles) ou de les confondre dans de multiples escarmouches. Au fur et à mesure de la partie, Milady devra alors
gérer au mieux ses réserves qui s'épuisent...