La semaine dernière s'est déroulée le Salon d'Essen en Allemagne, LE gros salon du jeu de société. Voici un rapide compte-rendu de cette courte semaine passée en Rhénanie du Nord.
Mercredi:
Arrivé sur le salon à 18h (et bien content d'avoir eu un train), je récupère 2 pré-commandes (7 Wonders et Troyes, qui finiront d'ailleurs premiers du classement Fairplay), puis profite surtout de l'occasion pour dire bonjour, et parcourir le salon désert (un luxe vu la fréquentation des 4 jours suivants).
On enchaîne par un repas au restaurant Drago à 2 pas du Salon: Schnitzel (escalope panée quoi!), grillades et bières au menu. Mr Rallyman (JC Bouvier) est à la table derrière, et quelques tables plus loin les Belgo-mexicains de Repos Prod: pas de doute, on est bien à Essen une veille de salon!
Le soir, je découvre Blox (oui, c'est une "vieillerie" :P), qui n'est pas forcément ma tasse de thé (je ne suis pas bon public sur les jeux abstraits), mais idéal de part son format rapide et simple pour ne pas veiller trop tard.
Jeudi:
On démarre par une partie de K2: le thème de l'alpinisme est vraiment bien rendu par les différents mécanismes du jeu (le temps, l'adaptation à l'altitude, la redescente plus facile...). Le jeu est plaisant, mais la rejouabilité ne parait pas suffisante pour justifier vraiment l'achat.
Sur mes souvenirs du Monde du jeu, j'explique ensuite un Kings of Tokyo par l'auteur de Magic (Richard Garfield), un jeu léger où on se tatane joyeusement. Probablement une des prochaines valeurs sures de Iello (et les 3 tables de démonstration du prototype confirment cette volonté).
Midi: le rendez-vous des francophones en bas de la cafétéria avec notamment Jacques (Bariot), Drax, O2, Finkel (bien pratique ces T-Shirts Trictrac ;-) et M/Mme Ludigaume. Après s'être donné rendez-vous en début d'après-midi, direction le Hall 12. Explication de Sun Tzu au stand Matagot qui fait bien envie dans la catégorie Bluff, mais pas de table libre pour le moment. Un repli (non stratégique ;-) vers le stand Ystari, où les tables des Mousquetaires du Roy ne désemplissent pas, et le temps file vite quand on distribue des T-Shirts à l'effigie de D'Artagnan.
M/Mme Ludigaume me rejoignent et après quelques rafraîchissements (à base de houblon), on s'installe sur la première table libre que l'on trouve (ce qui n'est pas chose aisée à ce moment là de la journée). Le gagnant: Alhambra chez Queen Games (bon ok là c'est vraiment une "vieillerie"), mais la version jubilé avec du joli matériel. Pas moyen de changer le jeu mais c'est dans ce cas là qu'on vérifie l'adage: peu importe le flacon... tant qu'on se retrouve entre amis autour d'une table. Une tuile salvatrice redresse ma partie plutôt mal embarquée au début.
On se dirige alors tranquillement vers le Hall 9, et on profite d'une table libre de Kings of Tokyo (je commence à maîtriser les règles) qui remportent encore une fois les suffrages. Puis sur un stand proche: The Boss expliqué par l'auteur. Je ne suis pas trop fan de jeu de bluff, et celui là ne fait pas exception.
Vendredi:
Avec M/Mme Ludigaume avant leur retour en Gaume, on joue à Tikal II le matin sur le stand de Gameworks, expliqué de main de maître par Malcolm Braff. C'est à ce moment que le salon ouvre ses portes, et c'est assez impressionnant: on se fait alors petit sur nos chaises en attendant que le raz de marée humain soit passé. Le matériel du jeu donne vraiment envie, les mécanismes paraissent efficaces, et la tension monte graduellement, à tel point qu'on oublie tous de faire notre action bonus pendant la première phase! Convaincu par le jeu, et bien envie d'y rejouer rapidement.
Je rejoins ensuite mes ami(e)s sur le stand Rio Grande Games. Ils abandonnent un Rio de la Plata après une lecture de règles apparemment indigestes: un jeu peu propice à la découverte sur un salon. Pas de possibilité de jouer à Navigator, dont les échos sont très bons (le mécanisme de roue à la Mc Gerdt dans un style assez pur).
On enchaîne un certain nombre de jeux:
- Sobek: les échos sont excellents et au final, je suis déçu par le jeu que je trouve vraiment trop mécanique.
- Escape from Aliens from Outer Space: pas du tout tenté (le thème et le matos cheap), mais une très agréable surprise. Scotland Yard par équipe (aliens contre humains), avec un astucieux système de bruit, le vaisseau étant plongé dans le noir.
- Junta (pas celui de Descartes, mais une revisite allégée par Pegasus): on commet l'erreur de se faire expliquer les règles par un animateur peu sûr de lui, et qui nous bugge effectivement complètement le début de partie. Une fois la règle relue, le jeu commence à prendre tournure: un jeu d'enfoirés léger et plutôt efficace qui nous fait passer un bon moment.
- Totemo: un petit jeu abstrait, au matériel chatoyant, mais qui se révèle plutôt contraint, et au final trop frustrant.
- Discover India: les échos étaient moyens, et je crois en effet qu'il n'y a rien pour rattraper le jeu pour moi, ni le matos, ni l'idée.
Samedi:
On débute la journée par 2 tablées d'Era of Inventions qui n'invente effectivement rien (ok elle est facile): le jeu est joli mais c'est plus frustrant qu'amusant. Encore de la transformation de cubes (qui à la longue lasse)...
On attend qu'une table de Great Fire of London se libère: le mécanisme de propagation du feu est attirant. Un bug de règles transforme les flammèches en grand brasier, mais quelques mécanismes (comme l'adhérence des brigades de pompiers sur les foyers, le mécanisme du vent qui oriente la direction globale du feu...) donnent envie d'y revenir (notamment avec la variante où les couleurs sont cachées, qui rend alors les objectifs plus jouables).
Je craque ensuite pour une dédicace d'Offrandes chez les Ludonautes: l'occasion de discuter un peu avec Pierô, Cyberfab et Cybermimi. Puis je rejoins mon groupe chez GenX pour une explication de Target Earth, mais surtout l'annonce d'une possible extension pour 2 de Mayo qu'ils ne sortiront que s'ils en sont pleinement satisfaits (et je comprends que pour un jeu asymétrique, ce n'est pas tâche aisée). On leur souhaite de réussir!
Explication également dans un anglais impeccable de Magnum Sal qui n'a pas de mécanismes particulièrement accrocheurs, mais semble bien ficelé: une partie aurait pu faire pencher la balance, mais malheureusement ce n'est pas possible sur le stand. Dommage!
Un début de partie d'Olympus (le temps était compté), et le jeu parait assez simple même si les bâtiments et options sont nombreuses: le jeu est plutôt aggressif (on peut attaquer les autres pour leur voler les ressources, ou encore envoyer la peste pour réduire la population, ce qui peut conduire à des réactions en chaîne assez violentes) et pas forcément évident à prendre en main. A rejouer à l'occasion.
Je retrouve alors au hasard des amis (Slim, Melimelo, Corbax et Fabericus) qui ont craqué sur un coup de tête, et sont venus sur le salon. Je file ensuite sur le stand de Pegasus pour une partie de Firenze: ça tourne sans souci, mais rien de nouveau sous le soleil.
Dimanche:
Début de journée au stand Kosmos:
Black Friday: un jeu boursier dont les mécanismes de cours ne sont pas forcément intuitifs, et les manipulations assez nombreuses au final. Un peu déçu de l'influence relative qu'on peut avoir en cours de partie.
Savannah Tails: plus simple que Snow Tails (des mêmes auteurs), mais aussi moins intéressant.
Le Parrain fait plutôt envie mais un peu de texte en allemand et l'attente pour avoir une boite fait que l'on bouge pour chercher du plus léger/rapide.
Impossible de s'asseoir chez Hans Im Glück pour Loch Ness, on se dirige vers Amigo, et on joue (ou on essaie de jouer) successivement à:
- Friesematenten: un petit jeu de Friedeman Friese qui mélange à la fois un côté sérieux (de l'argent, des usines qui produisent, des enchères) et un côté chaotique (échanger vos cartes avec vos voisins, doubler la somme du plus pauvre...) qui ne me parle absolument pas.
- Stich meister: prometteur mais du texte en allemand caché pose problème à la moitié de la tablée, ce qui nous empêche d'aller au-delà de la lecture de la règle.
- Scheinheilig: une variante du jeu du menteur, qui aura le mérite de bien nous faire rire, à défaut de nous donner l'envie de refaire une deuxième manche.
La table de 51ème Etat est enfin libre (je l'avais guettée tout le salon) et on se fait expliquer le jeu par Gabriel: pas mal de choses à intégrer au départ et j'ai du mal à aller vite, mais un jeu plein de promesses, et à l'ergonomie assez bien pensé pour ce type de jeu (à la Race for the galaxy).
L'heure des derniers achats du groupe notamment Klong qui parait particulièrement prometteur: un jeu de placement efficace en terme de règles, et vicieux dans les décomptes. J'ai aussi fait craquer un ami pour un Zavandor et un Phoenicia à prix défiant toute concurrence. Je résiste à la tentation de prendre un Brass "light" (tel qu'on me le décrit): cette année à Essen, je suis rai-so-na-ble!
On joue pour une fois le soir: 2 parties enchaînées de 7 Wonders à 4 joueurs (enfin!). Après avoir vu différentes versions du proto, je suis impressionné par l'épure finale: la simplification du militaire, le renforcement de quelques voies, et le design du jeu, à la fois beau et très lisible, ce qui participe à la fluidité globale.
Mardi:
Après un retour le Lundi (et un peu de tourisme en passant par Cologne), la première soirée jeux post-Essen:
- Mr Jack Pocket: une découverte bien agréable, très différent du Mr Jack en boite, assez épuré et très efficace. Il donne vraiment envie d'y revenir!
- 7 Wonders à 5 joueurs qui encore une fois remporte un franc succès (on a envie d'enchainer les parties).
- Escape from Aliens from Outer Space: une nouvelle partie assez épique, et la sauce prend encore (pour un jeu étonnamment fragile).
Au final, j'ai ramené dans ma besace ce qui était prévu initialement:
- Mousquetaires du Roy
- 7 Wonders
- Troyes
- Extension Smallworld (Même pas peur et Nécromant)
- Extension Stronghold
- Extension Peloponnes
... plus quelques jeux supplémentaires:
- Hansa Teutonica + Extension (j'aime beaucoup le jeu de base)
- Offrandes (j'y ai enfin joué cet été, et la dédicace m'a fait craqué)
- De Vulgari Eloquentia (sans y avoir joué, sur les dires de mes amis, le thème original, l'éditeur de la version française, l'auteur de Siena...)
- 51ème état (ma dernière partie du salon).